vendredi 28 avril 2017

L'Héritage des Rois-Passeurs, Manon Fargetton

J'ai failli oublié de mettre mon avis sur ce roman ici. Trop de chose à faire en ce moment, et voilà que j'oublie une chose qui me semble à moi importante. Surtout que le roman est fort bon.

L'Héritage des Rois-Passeurs, Manon Fargetton

éditeur : Bragelonne
Collection : /
Année de parution : 2015
Format : AWZ

A lire si :
- Vous voulez de la fantasy en One-shot
- Vous aimez les héroïnes fortes
- Vous aimez les intrigues complexes

A ne pas lire si :
- Vous aimez quand ça prend son temps

Présentation de l'éditeur : 

La dernière héritière d'une lignée royale doit fuir notre monde et retourner dans celui de ses ancêtres pour échapper aux hommes qui veulent l'éliminer. Là-bas, une princesse rebelle rentre chez elle pour prendre ce qui lui est dû : le trône d'Ombre. Voici l'histoire de deux femmes, de deux mondes imbriqués, de deux retours simultanés qui bouleverseront une fois de plus le destin tortueux du royaume d'Ombre. Coïncidence, ou rencontre orchestrée de longue date ?

Mon avis

Je ne connaissais pas Manon Fargetton lorsque j'ai pris ce roman durant l'une des opé Bragelonne (la dernière il me semble, je ne sais plus). Juste en avais-je entendu parlé et encore. Mais la couverture est juste magnifique et la quatrième intrigante. Il ne m'en fallait pas plus pour découvrir le roman. En plus, chose appréciable, c'est un one-shot, ce qu'on trouve assez rarement au final en fantasy. Pas de série à rallonge, juste un roman et pourquoi pas ensuite des livres dans le même univers (c'est bien le cas ici, puisque Les illusions de Sav-Loar sont dans le même univers).

Le roman commence par une chasse au dragon bien fantasy. On découvre directement Ravenn l'une des héroïnes ainsi que la belle écriture de Manon Fargetton. Et puis, d'un coup, on passe dans notre monde, à notre époque avec Enora. Sur le coup, n'ayant pas relu la quatrième, je me suis demandée ce qu'il se passait. Mais tout cela est des plus normal en fait. Et je dois bien dire que même si l'idée de la jeune fille qui atterrit dans un monde fantasy n'a rien de bien original, elle est parfaitement menée tout au long du roman par l'autrice. Mais je n'en dirais pas plus pour ne pas spoiler.

J'ai aimé tant de chose dans ce livre que je ne sais par quoi commencer. L'écriture de Manon Fargetton est plaisante à lire. Les descriptions nous entraînent directement dans l'univers d'Ombre sans être ultra longue ou complexe, les scènes de batailles et d'actions sont fluides et les dialogues tout autant et ne tombe pas là comme un cheveux sur la soupe. J'aime quand tout est fluide comme ça, qu'on ne perd pas de temps avec des descriptions à rallonge (même si j'adore Tolkien, le maître en la matière). Et si l'écriture de l'autrice est fort agréable, elle met en avant les caractères des personnages, des personnages qui sont vraiment tous intéressants.

On commence avec les deux héroïnes, Ravenn et Enora. Ravenn est donc la princesse d'Ombre. Une princesse qui n'a pas hésité à partir en exil pendant sept ans et à revenir prendre son trône. J'ai adoré Ravenn, mais vraiment. Femme forte, fière, elle n'hésite pas le moins du monde à reprendre sa place même si pour cela, elle doit faire la guerre à son propre père et aux magiciens du Clos. Elle semble tellement sûre d'elle. Et, chose assez rare pour le noter, Ravenn est homosexuelle. Et cela est amenée de belle manière, sans fioriture et surtout sans bon gros cliché. A côté d'elle, on trouve Enora, descendante des Rois-Passeurs, qui a vu sa famille massacrée le jour de ses vingts ans. C'est un aussi un personnage fort, que la vengeance motive. Si elle m'a un tout petit peu moins plut que Ravenn, elle n'en reste pas moins intéressante. Au final, je trouve juste un peu dommage que Ravenn prenne un peu plus de place qu'elle dans l'histoire. Autour d'elles, des hommes surtout, mais qui ne leur volent pas la vedette. On y trouve Charly et Julian, deux frères qui vont venir au secour d'Enora et vont se retrouver embarquer en Ombre et dans les intrigues de Ravenn. Les deux frères sont en opposition niveau caractère mais complémentaires. IL y a aussi Hank, personnage des plus mystèrieux dont je ne parlerais pas plus ou encore Enoc'h, magicien qui va retourner sa veste et Luernios, prêtre d'un Dieu oublié. Côté ennemi, c'est pas mal non plus et surtout, ils ne semblent pas être juste là pour mettre des bâtons dans les roues de tout le monde. Leurs intrigues politiques ajoutent un vrai plus à l'histoire.

D'ailleurs, l'histoire, je n'en ai pas beaucoup parlé. Comme je le disais, elle part de quelque chose de pas forcément ultra original pour arriver à de la très bonne fantasy mêlant tout ce que je peux aimer dedans (en vrac, politique, complot et dragon). L’enchaînement est juste parfait et même si à un moment, j'ai quand même douté du plot de départ durant le déroulement du roman, je dois bien avouer que c'était plutôt pas mal vu au final. 

Pour conclure, j'ai donc beaucoup mais alors beaucoup aimé ce roman de fantasy, que se soit par son univers, ses personnages ou l'écriture de son autrice. Je pense que je me prendrais bientôt les Illusions de Sav-Loar, vu que j'ai adoré l'univers d'Ombre. En tout cas, je le conseille vivement à ceux qui veulent un bon one-shot fantasy.



jeudi 27 avril 2017

La Légende de Marche-Mort, David Gemmell

Je n'ai pas lu de Gemmel depuis 2015 déjà. Ca me manquait un peu. Du coup, j'ai pioché dans ma PAL numérique pour en sortir un, et c'est tombé sur la Légende de Marche-Mort. Tant pis pour mon idée de les lire dans l'ordre chronologique de parution.

La Légende de Marche-Mort, David Gemmell

Editeur : Milady
Collection : fantasy
Année de parution : 2012
Titre en VO : The Legend of Deathwalker
Année de parution en VO : 1996
Format : epub

A lire si
- Vous aimez les grandes batailles
- Vous aimez l'humour mais pas trop

A ne pas lire si :
- Vous voulez des dragons et autres créatures
- Vous voulez du grand voyage

Présentation de l'éditeur :

Le vieux guerrier se nomme Druss, mais on l'appelle Légende. Sa vie est un combat sans fin : deux bras maniant la hache au nom de l'honneur et de la justice. Pour l'ennemi nadir, il est Marche-Mort, un surnom sombre et maléfique, synonyme de destruction. A la veille de son dernier combat, le vieux guerrier raconte à une jeune recrue comment il a obtenu ce titre. Comment des années auparavant, il s'est embarqué aux côtés de l'énigmatique Talisman, un jeune guerrier nadir, dans la plus incroyable des aventures, en quête des joyaux d'Alchazzar, et comment cette épopée l'a conduit jusqu'au plus profond du royaume des morts. Lorsque Légende se lève et marche, il ne fait pas bon se dresser sur sa route...

Mon avis

En ordre de parution, la Légende de Marche-Mort est le septième roman de la série Drenaï. Chronologiquement, il se passe des années avant Legende. D'ailleurs son prologue et son épilogue prennent place durant le siège de Dross Delnoch par Ulric. C'est le point de commencement. Pour motiver les soldats, Druss va leur raconter l'une de ses aventures.

Alors qu'il a "abimé" le champion de lutte Drenaï, Druss se voit dans l'obligation de le remplacer au cours des jeux de Gulgothir. Il y fait la connaissance de Klay, son adversaire avec qui il sympathise rapidement. Malheureusement, le roi-dieu du Gulgothir est fou et son premier ministre retors. Par un concours de circonstence et pour assurer la victoire de Klay, le dit premier ministre envoie des hommes assassiné Druss. Alors que la ville se soulève de plus en plus contre le régime en place, c'est Klay qui sera mortellement touché. Un chaman nadir va révéler à Druss l’existence de pierres magique pouvant le soigner. Druss et Sieben, un ami poète, vont partir à leur recherche. C'est ainsi qu'ils croiseront la route de Talisman, jeune nadir lui aussi à la recherche des pierres pour unifier son peuple.

La Légende de Marche-Mort nous entraîne donc au tombeau d'OsikhaÏ, grand guerrier nadir, sorte de père de la nation. Il nous plonge autant dans une partie de la Légende de Druss, celle qui lui voudra le surnom de Marche-Mort que dans le passé des nadirs. Le roman introduit aussi la jeunesse d'un personnage important de la saga Drenaï et de Legende. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le traitement du dit personnage, Talisman (mais je ne dirais pas qui il est dans Legende). Il m'a un peu rappelé Tenaka dans le Roi sur le Seuil. Enlevé par les Gothirs lorsqu'il était enfant, élevé dans l'une de leur école militaire, il est étranger pour les siens et pour les autres. C'est un thème qui revient souvent chez Gemmel et que j'apprécie beaucoup. La différence est toujours présente chez lui et traité de manière subtile. Tout comme la guerre d'ailleurs. Il s'en sert beaucoup (c'est un peu le fond de commerce de la saga d'ailleurs) mais jamais n'en fait l'apologie. Druss est un personnage guerrier, qui ne vit que pour se battre, qui s'ennuie dès qu'il est dans sa ferme. Pourtant, il pense que le métier de fermier est bien plus compliqué et que la guerre ne devrait pas forcément exister. La guerre est présente, il faut faire avec (c'est un monde médiéval comme on peut l'imaginer), mais si elle pouvait être éviter, cela serait encore mieux.

Enfin, parlons un peu de l'écriture de Gemmel, toujours aussi facile à lire, toujours aussi entraînante. J'apprécie la simplicité qu'il utilise que se soit dans les moments de calme ou ceux d'action. D'ailleurs, il est rare que j'apprécie une bataille qui se déroule sur plusieurs chapitres où le sang coule à flot. Pourtant, avec lui, ça passe sans le moindre problème. C'est violent mais jamais trop. 

Au final, j'ai encore une fois apprécié ma lecture d'un Gemmel et je me demande pourquoi j'ai attendu aussi longtemps avant de me replonger dans la saga Drenai. 

lundi 24 avril 2017

En Quête de Vengeance, Le Fou et l'Assassin, tome 3, Robin Hobb

Aussitôt acheté, presque aussitôt lu. Je ne résiste jamais à une aventure de Fitz, même si je sais qu'après, je vais devoir attendre un long moment avant d'avoir la suite.

En Quête de Vengeance, Le Fou et l'Assassin, tome 3, Robin Hobb

Editeur : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2017
Titre en VO : Fitz and The Fool, book 2: Fool's Quest
Année de parution en VO : 2015
Nombre de pages : 505

A lire si :
- Vous avez lu et aimé les deux premiers cycles de l'Assassin Royal
- Vous voulez des mystères
- Vous aimez Fitz

A ne pas lire si :
- Vous avez du mal avec les héros qui s’apitoient  un peu trop sur leur sort...
- Vous voulez de grands voyages

Présentation de l'éditeur : 

FitzChevalerie et le Fou ont changé le cours de l’histoire. Puis leurs chemins se sont séparés. Le bâtard de sang royal s’est détourné de ses activités pour mener une existence paisible à Flétribois, quant à son fidèle compagnon, il n’en a plus entendu parler. Jusqu’à ce qu’il le retrouve, mutilé, au hasard d’une balade avec Abeille. Les graves problèmes de santé de son vieil ami et les intrigues à la cour font baisser la garde de Fitz alors que survient le pire : sa fille est enlevée. Le Fou, au crépuscule de sa vie, a laissé échapper des secrets qui pourraient bien conduire de pâles inconnus à user d’Abeille comme de leur prochaine arme. Mais une magie ancienne coule encore dans les veines de FitzChevalerie Loinvoyant et, bien que ses talents d’Assassin se soient amoindris avec le temps, ennemis comme amis vont apprendre qu’il reste toujours la vengeance à celui qui a tout perdu.

Mon avis

Me voilà commençant le second tome du Fou et de l'Assassin si on suit le découpage originel. Marrant comme j'arrive pas à me dire que c'est un tome 3. Pour moi, c'est le début du 2, un point c'est tout (alors oui, il fallait que je rale sur le découpage, c'est comme ça, faut s'y faire). Et donc, ce début, il vaut quoi ?

En premier lieu, petit avertissement, ça va sûrement spoiler.

Nous reprenons exactement là où nous avions laissé Fitz et Abeille, l'un à Castelcerf avec le Fou, l'autre en bien mauvaise posture à Flétribois. Sur cette première partie, Hobb semble se concentrer un peu plus sur Fitz que sur sa fille. Je ne suis pas contre cette manière de voir les choses tant j'adore Fitz mais du coup, j'ai l'impression que rien n'avance pour Abeille, alors qu'elle est tout de même au centre de l'histoire. J'aurais apprécié la suivre un peu plus. Même s'il ne se passe pas grand chose en terme d'action de son côté, elle met en évidence les Serviteurs du Blanc, dont nous avions jusque là seulement entendu parler dans l'Assassin Royal (enfin, plutôt dans the Tawny Man, la seconde partie)(celle qui se passe après les Aventuriers de la mer). Je suppose que nous la verrons un peu plus dans la seconde partie, du moins je l'espère car j'apprécie de plus en plus cette jeune demoiselle.

Côté Fitz, on n'avance pas forcément non plus durant un moment. Mais quel plaisir de revoir le Fou, de l'entendre aussi. Bon, il est bien différent de celui dont nous avions l'habitude, mais il est là. Et puis d'un coup, Devoir décide de rendre à Fitz son nom et sa fonction de prince. Et là, c'est assez étonnant. Parce que Fitz n'a jamais été prince. Jamais. Et qu'il ne veut pas vraiment l'être. Juste après, il apprend l'attaque de Flétribois et s'y rend pour découvrir le désastre. Un désastre que les habitants ne voient pas, grace à l'art ou du moins à un truc qui s'y rapproche. Et puis, on en apprend un peu plus sur Evite et Lant (et j'avais donc raison sur qui ils sont). Fitz et Umbre décide de tout faire pour récupérer les filles, mais autant le dire rien ne va être simple, mais du tout. Du coup, on retrouve le Fitz qui me donne envie de lui foutre trois claques dans la tête, celui qui passe son temps à se lamenter alors qu'il pourrait agir. Or, avec la super annonce de Devoir, il n'a pas forcément beaucoup de l'attitude pour agir comme il le voudrait, sans parler du fait qu'il est plus que possible que les Serviteurs sachent déjà ce qu'il va faire. Bref, pour le moment, notre Fitz se ronge les sangs, cherche des solutions mais n'agit pas beaucoup.

Hobb commence donc gentiment à nous faire entrer dans le vif du sujet après un premier tome (ou deux en VF donc) où elle remettait son univers en place. Et elle fait ça plutôt bien, en mettant en avant des personnages qu'on a toujours vu (je pense à Umbre) mais pas toujours bien compris. D'ailleurs, elle profite aussi pour nous en présenter d'autres risquent d'être là plus souvent, comme Cendre par exemple qui j'espère sera toujours bien présent. J'aime la façon dont elle pose le tout, sans trop perdre son lecteur, en remettant en course des personnages qu'on avait pas vu depuis longtemps (certains depuis la première partie de l'AR, d'autre depuis la seconde). Même si nous ne voyons qu'une ébauche de la suite, tout cela s'annonce plus que prometteur et j'ai hâte d'avoir toute la série.

Au final, un début de second tome vraiment sympathique, qui sans vraiment changer de ce que nous avons pu voir de Fitz et des autres personnages jusqu'à maintenant, amorce réellement une nouvelle époque, bien plus que le premier tome. Vivement la suite.

mardi 18 avril 2017

La Première Cavalière, Cavalier Vert tome 2, Kristen Britain

Me voilà de retour en Sacoridie à la suite des Cavaliers Verts. J'avais apprécié le premier tome, et j'avoue que je voulais vraiment continuer la série pour voir où Kristen Britain allait nous amener. 

La Première Cavalière, Cavalier Vert tome 2, Kristen Britain

Editeur : Bragelonne
Collection : Fantasy
Année de parution : 2012
Titre en VO : Green Rider, book 2 : First Rider's Call
Année de parution en VO : 2003
Format : AWZ

A lire si :
- Vous avez aimé le tome 1
- Vous aimez quand ça prend son temps

A ne pas lire si :
- Vous voulez de la grande chevauchée
- Vous voulez que ça aille vite.

Présentation de l'éditeur : 

Karigan G'ladheon, jeune fille éprise d'aventure, s'enfuit après avoir été exclue de son école pour avoir défié en duel le fils d'un gouverneur de province. Elle croise alors un Cavalier Vert, l'un des légendaires messagers du roi qui lui demande dans un dernier souffle de porter un message à son souverain. Sans même prendre connaissance de la missive, elle fait le serment de la remettre en mains propres, scellant ainsi son destin, car elle est soudain magiquement investie de la mission qu'elle vient d'accepter : devenir un Cavalier Vert. Dès lors, traquée par des assasins au service d'un mystérieux sorcier, Karigan ne peut compter que sur sa fidèle monture et les mystérieux pouvoirs qu'elle va découvrir...

Mon avis

Comme je le disais, j'avais bien aimé le premier tome des Cavaliers Verts. Il était donc temps d'en découvrir un peu plus, surtout qu'on devrait avoir passer l'étape initiatique (j'aime bien cette phase, je dis pas le contraire, mais parfois, je la trouve un peu lourde, surtout qu'elles finissent par toutes se ressembler en fantasy). Bref, j'ai entamé ce tome enthousiaste et je les refermais toujours enthousiaste. 

Comme pour le premier tome, le livre commence par de l'action et pas des moindres. Une grande bataille, des morts, une créature éthérique qui s'enfuit, une Karigan blessée et pas mal d'émotion. Le retour à la maison n'est pas forcément mieux. La magie s'emballe, que ce soit celle des Cavaliers ou celle dite sauvage. Alton est envoyé au mur de D'yer pour essayer de comprendre et soigner la brèche faite durant le premier tome. Pendant ce temps, Larenne Steele se trouve en prise à son pouvoir et perd la tête. Karigan, toujours blessée et Mara vont prendre son relais.

A partir de là, ça peut paraître un peu long. Il n'y a pas vraiment de grande phase d'action. Par contre, on découvre un peu plus le roi Zacharie et le travail des Cavaliers Verts lorsqu'ils ne sont pas en mission. Heureusement, les pouvoirs de la broche de Karigan changent quelque peu. Ainsi, elle va faire la connaissance de Lil Ambrioth, la toute première Cavalière et va découvrir le passé des Cavaliers. Un passé fait de bataille qui amène du coup un peu d'action dans un récit qui en semble parfois un peu trop vide. Du côté du mur, il en va de même, peu d'action, si ce n'est une scène assez courte. Mais ce tome me semble être là pour poser un peu plus les Cavaliers Verts et faire comprendre leur importance. 

Il est aussi là pour présenter celui qui va devenir l'ennemi numéro un dans la saga. Un ennemi qui pour le moment se repose sur les descendants de son peuple. Un ennemi qui a plus de mille ans et qui n'est pas content du tout. Enfin, surtout ses alliés dans ce tome. Or si lui va s'occuper du cas Alton, en lui faisant croire pas mal de chose pour qu'il ne répare pas le mur, les autres vont plutôt s'occuper de Karigan. Malheureusement, si l'ennemi est bien là, je les ai trouvé un peu moyen va-t-on dire. Un peu mou du genoux. Et c'est particulièrement dommage. 

Mais comme je le disais, l'accent semble vraiment être mis sur l'histoire des Cavaliers Verts. Si le premier tome était là pour que l'on découvre Karigan, celui-ci est une sorte de tome 1 bis pour découvrir tout le reste. Du coup, il est un peu lent mais pas du tout inintéressant. On découvre un peu plus les personnages. Et si j'aime toujours beaucoup Karigan, je me suis aussi prise d'affection pour Mara et Alton qu'on ne voyaient pas assez dans le premier tome. Dommage par contre que Larenne soit finalement si peu présente. Quant à Zacharie, il manque pour moi de subtilité (trop gentil en fait). Il est agréable de voir les personnages secondaires un peu mieux traité que dans le premier tome. Par contre, comme précédemment, les antagonistes sont peu traités et manquent cruellement de nuance, si ce n'est la sentience (le grand méchant donc). 

Malgré la lenteur (finalement appréciable au vu de tout ce que semble mettre en place ce tome) et le fait que je le trouve très tome 1 bis, j'ai pris plaisir à lire ce roman. L'univers me plait toujours autant, si ce n'est plus que la fin de ma lecture du premier tome, il en va de même pour les personnages, que je trouve mieux caractérisé. J'ai le tome trois dans ma PAL et je compte bien le lire sous peu (dans moins d'un an quoi...). J'espère par contre qu'il sera un peu moins lent que les deux premiers tomes et qu'on évitera la partie découverte de l'univers en encore plus approfondi. Dans tous les cas, pour le moment, la saga est parfaitement pour moi, elle reste de la fantasy classique, pas prise de tête et agréable à lire. 

jeudi 6 avril 2017

Daughters of Darkness, Les Foulards Rouges, saison 3 épisode 5, Cécile Duquenne

En Mars, les Foulards Rouges sont sortis un peu tard, juste avant la fin du mois. Un peu plus d'attente donc avant la fin, et en même temps un petit soulagement de se dire qu'elle n'arrivera pas trop tôt (oui, je n'ai pas la moindre envie de quitter les Foulards Rouges). Bref, allons-y pour ce cinquième épisode.

Daughters of Darkness, Les Foulards Rouges, saison 3 épisode 5, Cécile Duquenne

Editeur : Bragelonne
Collection : Snark
Année de parution : 2017
Format ; epub

A lire si : 
- Vous avez lu et aimé la première et la seconde saisons
- Vous voulez une série qui mélange les genres avec bonheur

A ne pas lire si :
-... (toujours pas trouvé pourquoi il ne faudrait pas les lires, les Foulards Rouges)
- Par contre, si vous n'avez pas lu les deux premières saisons, autant éviter (tout comme de lire mes avis d'ailleurs)

Présentation de l'éditeur :

Retrouvez Lara et Renaud dans la dernière saison des Foulards rouges !

Mon avis

Je ne le dirais jamais assez, je vais grandement spoiler cette saison trois et donc ce cinquième épisode. Donc, si vous ne l'avez pas encore lu, si vous n'avez même pas commencé la saison trois, passez votre chemin. Tout de même, un petit mot pour ceux qui ne liront pas ce qu'il y aura en dessous de l’avertissement en rouge. Cet épisode est dans la lignée des autres, bien entendu. On passe de quelque chose qui semble presque calme pour aller crescendo et quel crescendo. La tension monte réellement tout le long de l'épisode, et cela quel qu'en soit le personnage point de vue. Autant le dire, la fin de la saison va être plus qu'explosive au vu de ce qu'il se passe dans ce cinquième épisode.

/!\ SPOILER (en gros et en rouge, comme ça, vous êtes prévenus !)

Et c'est parti pour la partie à spoiler. 

Donc, reprenons où nous en étions, c'est à dire alors que les Foulards Rouges ne vont pas tarder à devoir combattre. Un cargo du Parti vient de s'écraser sur Bagne et parmi ses occupants, Numéro Trois. Or, si tout semble bien huilé niveau plan avec le coupe-magie m'y en place, bien Cécile Duquenne en a décidé autrement. Et puis que serait la série si les plans ne fonctionnaient pas comme ils le devraient ? S'ensuit donc une bataille pas forcément ultra épique, mais surtout dévastatrice pour les Foulards Rouges. Ce qui devait être une surprise ne l'est pas, Lara et Renaud tombent même dans un piège, l'une réussissant tant bien que mal à s'en sortir, l'autre devenant captif. 

La première partie est presque "classique". Un plan qui ne fonctionne pas vraiment, une bataille, des morts, des blessés. Et ça fonctionne fort bien puisque le lecteur se retrouve à stresser avec les personnages, à se ronger les ongles. Cécile Duquenne a déjà prouvé qu'elle savait faire de la scène de bataille. Mais cette première partie, si elle fait monter le stress n'est pas la plus intéressante de cet épisode.

Non, le plus important, c'est bien la seconde partie. Déjà parce que Renaud est entre les mains de Numéro Trois et que franchement l'ennemie n'est pas tendre du tout. On avait eu l'occasion de voir la perfidie des Cinq à la fin de la saison deux et bien ce n'était rien face à ça. Mais vraiment. Autant dire qu'on a grandement envie d'être aux côtés de Lara pour aller détruire de la Numéro Trois. Une Lara qui d'ailleurs ne compte pas rester sur une défaite, même si elle commence grandement à douter d'en sortir vivante. Le doute était déjà présent, mais là il s'amplifie. J'aime cette Lara aux portes du désespoir et qui pourtant va de l'avant. J'aime aussi voir Lady Bang avec un visage un peu plus humain. C'est amusant, Lara se dissocie de Lady Bang alors que je trouve que justement, elles se mélangent de plus en plus. Peut-être est-ce l'effet du coupe-magie sur elle. Lara part à l'assaut de l'Hacienda et cet assaut est encore plus stressant que la bataille près du vaisseau du début du tome. Je n'en dirais pas forcément, on en reparlera surement lors de l'avis de l'épisode 6. Juste, ça finit par un cliffhanger, forcément. Et une fois encore, je le trouve moins horrible (enfin si on veut) que certains des deux premières saisons, comme si l'autrice voulait tout de même nous donner un peu d'espoir avant de nous faire à nouveau frémir d'horreur. 

Au final, c'est encore une fois un super épisode. Peut-être même celui que je préféré pour le moment de la saison trois (oui, je suis la sadique qui aime quand les personnages sont en danger et pas qu'un peu)(surement pour faire écho à Cécile Duquenne qui semble aimer les faire bien souffrir). J'attends la suite avec beaucoup d'impatience.

mardi 4 avril 2017

Baise-moi, Virginie Despentes

Cela fait déjà un long moment que je n'ai pas lu de Despentes. Le dernier était son recueil de nouvelles lu en 2015, pour dire. Un recueil qui d'ailleurs ne m'avait pas tant plu que ça. Cette fois, elle revient dans la PAL avec son tout premier roman. Ce qui veut enfin dire que je vais pouvoir m'offrir bientôt les Vernon Subutex.

Baise-moi, Virginie Despentes

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2016 pour cette édition
Nombre de pages : 288

A lire si :
- Vous aimez le style Despentes
- Vous voulez du bien trash, bien vulgaire, bien sanglant aussi.

A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez pas le trash, le vulgaire, le violent

Présentation de l'éditeur : 

« Elle est surprise d'être aussi vulnérable, encore capable de douleur. Au début, on croit mourir à chaque blessure. On met un point d'honneur à souffrir tout son soûl. Et puis on s habitue à endurer n'importe quoi et à survivre à tout prix. On se croit endurcie, souillée de bout en bout. L âme en acier trempé. » Nadine et Manu sont deux filles de leur époque, à une nuance près elles refusent de subir la vie, ses frustrations et ses défaites. Alors, elles forcent le destin à accomplir leur volonté, persuadées que tout ce qui ne les tuera pas les rendra plus fortes. De casses de supermarché en revanches sanglantes, elles deviennent des prédatrices insatiables et sans scrupules, parsemant leur sale balade de sentences bien brutales, syncopées et implacables.

Mon avis

Baise-moi se traîne depuis sa parution une réputation particulièrement sulfurique, réputation qui ne fut pas arrangée par le film tiré du roman, qui fut censuré en France. Premier roman de Despentes, premier succès aussi même s'il a bien failli ne jamais être publié. Et premier scandale avec le film. Mais qu'a donc ce livre pour avoir cette réputation ? 

Le premier chapitre donne le ton. On découvre Nadine, l'une des deux héroïnes du roman, en train de mater un porno puis de se prendre la tête avec sa coloc'. Ensuite, passage chez Manu, la seconde, complète saoule. Durant la première partie, nous allons apprendre à la connaitre. L'une est fan de porno, prostituée lorsqu'elle a besoin de tunes, mal dans sa peau. L'autre est une banlieusarde qui n'a plus grand chose à perdre, si ce n'est elle-même dans la violence et dans l'alcool. Et puis, ça bascule. Violée puis assistant au meurtre de la fille avec qui elle traînait à ce moment-là, Manu pète un câble. Elle va braquer son mec, lui prendre flingue et argent puis allait assassiner un flic et sa femme. Nadine, elle, va rejoindre un pote sur Paris, pote qui se fera tuer juste après son arrivée. Et c'est à ce moment qu'elles vont se rencontrer. Rien ne justifie leur amitié soudaine dans les premiers chapitres. Du moins presque rien. Elles n'ont rien en commun si ce n'est leur désillusion. Et pourtant, alors que Manu prend presque en otage Nadine pour la mener loin de cette merde, elles vont se lier d'amitié. Et toutes les deux vont semer panique et mort autour d'elle. Pourquoi ? Vengeance face aux injustices faites aux femmes, envie de le faire aussi, juste pour le plaisir, juste pour prouver qu'elles peuvent. Commence alors un road-trip sanglant pour elles deux, où elles mêleront sexe et violence jusqu'au bout.

L'écriture de Despentes est à ses débuts et elle est déjà forte de cette oralité qui a fait sa marque. de cette vulgarité aussi. Tout comme la violence. Celle de la condition de Manu et Nadine, celle de leurs gestes, de leurs relations à l'homme, à ce qui les entoure. Et les certains des thèmes qui deviendront une marque de l'autrice montre déjà le bout de leur nez. Et pourtant, Baise-moi semble plus faire parler de lui à cause des ses scènes de sexe (écrites de manière crues) et sa violence presque gratuite. Il est vrai que comme dans les autres livres de Despentes, tout cela est bien présent. Mais on en oublie cette part de féminisme qui commence à naître chez elle, on oublie la dénonciation des classes sociales, on oublie beaucoup de chose sur ce livre à cause de sa vulgarité voulue et qui va si bien à ses personnages. Après, il est vrai que j'ai lu King Kong Theory, ce que personne n'avait pu faire à l'époque puisqu'il n'avait pas été écrit. J'ai un peu de recul sur l'autrice, je "connais" un peu sa vie. Le personnage de Manu semble découler en ligne droite du viol de Despentes, celui de Nadine rappelle l'autrice lorsqu'elle-même se prostituait. 

Après, le roman a des défauts, il faut bien le dire. L'histoire va trop vite, certains passages semblent n'être là que pour combler, les personnages, même Nadine et Manu manquent parfois de profondeur, surtout les secondaires qui finalement ne sont quasi pas traiter. Parfois, ça va bien trop vite, parfois, ça va bien trop lentement pour des scènes qui n'apportent pas plus que ça à l'histoire. 

J'ai mis longtemps à lire Baise-moi. Très longtemps. Parce que j'avais peur d'y trouver tout ce que je n'aime pas forcément chez son autrice (Les Chiennes Savantes avaient été une déception pour moi). Et en fait, j'y ai trouvé beaucoup de choses qui m'ont parlé. Alors, oui, c'est surement le plus vulgaire, trash,violent,  à la limite du porno qu'elle a écrit. C'est aussi celui où on la retrouve le plus, il me semble. Et même si parfois, j'ai eu cette sensation de malaise à la lecture de certains passages (et aussi une impression de voyeurisme déjà notée dans les autres romans d'ailleurs), le livre ne m'a pas du tout laisser indifférente. Le discours féministe de Despentes est déjà là, dans ses personnages, dans ce qu'elle leur fait vivre. Si l'on dépasse le trash du livre, si on lit entre les lignes, Baise-moi est une sorte d'hommage à la femme qui combat pour être ce qu'elle veut et non pas ce que l'homme veut. 

PS : rien à voir avec le contenu, mais j'aime vraiment vraiment beaucoup cette couverture, beaucoup plus que l'originale (qui montre l'un des meurtres les plus sordides du livre d'ailleurs)